Alors que la période de déclaration d’impôts approche, nombreux sont ceux qui cherchent des stratégies pour optimiser leur fiscalité, tout en diversifiant leur patrimoine. Un des moyens peu connus, mais particulièrement intéressante pour atteindre cela est le groupement forestier. Cette structure d’investissement permet non seulement de réduire ses fiscalités, mais aussi de contribuer à la bonne gestion des ressources forestières.
I- Qu’est-ce qu’un Groupement Forestier d’Investissement ?
Un Groupement forestier d’Investissement (GFI) est une structure de placement collectif dédiée à l’investissement forestier. Son objet social consiste à acquérir et gérer des forêts pour le compte d’investisseurs non professionnels. Il sera à ce titre, en charge de sélectionner, améliorer, équiper et exploiter des massifs forestiers. Cependant, il ne peut pas s’engager dans des activités qui transforment les ressources forestières, ni dans des activités qui relèvent du droit civil. La gestion du GFI lui est confiée pour une durée pouvant aller jusqu’à 99 ans. Légalement, un groupement forestier est une société civile.
Le groupement accueille des investisseurs particuliers en leur permettant de souscrire à des parts lors d’une levée de fonds. Ainsi, ils deviennent des associés du groupement et confient à ce dernier la gestion administrative, financière et techniques de leurs actifs tout au long de la durée d’investissement.
A savoir que le gérant est une société de gestion de portefeuille agréée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), comme France Valley Investissements par exemple. C’est l’une des meilleures sociétés de gestion qui fournissent des services d’investissement à vocation forestière en France.
Les groupements forestiers ont été créés en 1954, afin de favoriser le reboisement et l’améliorations des massifs forestiers en France. Aussi, ils permettent d’éviter le démantèlement de forêts lors de successions et de rassembler certaines parcelles plus petites en domaines forestiers.
II-Pourquoi investir dans un groupement forestier ?
Investissement socialement et écologiquement responsable :
Les forêts forment une ressource extrêmement bénéfique sur le plan environnementale. En effet, la plantation des arbres contribue énormément à la réduction de l’émission de gaz carbonique (CO2). La stabilité de l’écosystème forestier, incluant la forêt et diverses autres végétations, joue également un rôle crucial comme rempart face à diverses catastrophes naturelles, telles que l’érosion des sols, les glissements de terrain et les inondations.
Ainsi, investir dans un groupement forestier, c’est contribuer à la préservation de l’environnement, à la lutte contre le changement climatique et au bien-être social.
La forêt est une valeur économique avérée :
La forêt est considérée comme un bon moyen de protection contre l’inflation, car elle tend à prendre de la valeur plus rapidement que l’inflation n’augmente. Cela s’explique par la valeur du bois qu’elle produit. Le bois est une matière première essentielle dans de nombreux secteurs, comme la construction, la fabrication de meubles, et même comme source d’énergie. Comme toute matière première, lorsque l’inflation monte, le prix du bois augmente aussi, revalorisant ainsi les forêts.
C’est un actif « refuge » lors des crises économiques et financières, grâce au fait qu’il est dissocié du marché financier. La valorisation des forêts est principalement basée sur le volume et le prix du bois qu’elles produisent. Ces facteurs dépendent moins des fluctuations des marchés financiers et plus des dynamiques du marché des matières premières, notamment du bois. Même en période de récession économique, les gens continuent d’utiliser des produits en bois, ce qui maintient la demande et, par conséquent, les prix relativement stables. D’ailleurs, la demande en bois ne cesse d’augmenter, surtout pour la construction (demande multipliée par 4 d’ici 2050 selon la Banque Mondiale).
Facilite l’accès à l’investissement forestier et surmonte les obstacles associés :
Cependant, l’acquisition d’une forêt n’est généralement pas à la portée d’un particulier, surtout si celle-ci s’étend sur une grande surface. Par contre, les petites parcelles sont plus accessibles, mais elles sont rares et rendent l’exploitation presque impossible. Il est donc plus intéressant de miser sur des parcelles plus grandes. Mais à ce moment, il faut penser à un budget plus ample.
Aussi, c’est un actif qui se détient sur des décennies, souvent transmis aux enfants, détenues par les familles les plus fortunées et les acteurs institutionnels. Ce qui rend son acquisition relativement difficile.
Les groupements forestiers permettent d’investir dans des forêts denses, sans ces contraintes habituelles d’un investissement direct.
Un investissement avec des avantages fiscaux :
L’investissement en groupement forestier est un engagement à long terme. Il permet de réduire les impôts de l’investisseur à condition que ce dernier respecte les durées de détention minimale de parts. Les associés sont imposés en fonction des revenus réalisés par le groupement Forestier et en fonction de leur quotte part dans le groupement.
-Réduction de l’impôt sur le revenu (IR) :
Souscrire des parts d’un groupement forestier permet d’obtenir une réduction d’IR de 18% du montant de la souscription, hors droits d’entrées. Pour une personne seule, cette réduction est plafonnée à 9 000 euros, ce qui correspond à un investissement de 50 000 euros. Pour un couple marié, la réduction peut atteindre 18 000 euros, pour un investissement de 100 000 euros.
En contrepartie de cela, l’investisseur doit bloquer ses parts durant au moins 5 à 8 ans suivant la date de la souscription, sauf en cas de déblocage anticipé sous des conditions spécifiques.
Si des travaux sont effectués par le GFI, l’investisseur peut bénéficier d’une déduction supplémentaire de 18% sur le coût de ces travaux. Cependant, cette déduction est limitée à un montant total de 6 250 euros pour une personne seule et 7 500 euros pour un couple marié.
A noter que la réduction d’IR est soumise au plafonnement global des niches fiscales de 10 000 euros.
-Exonération d’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) :
Pour ceux qui détiennent des parts dans un GFI, si les parts sont émises sur le marché secondaire, la valeur de ces actifs est réduite de 75% pour le calcul de l’IFI. Cela signifie que seulement 25% de la valeur réelle des forêts est prise en compte dans le patrimoine taxable. Par exemple, si un investisseur possède des forêts évaluées à 100 000 euros, seulement 25 000 euros de cette valeur seront considérés pour l’évaluation de son patrimoine imposable à l’IFI.
Dans certains cas, comme les parts de Groupements France Valley, elles échappent totalement à l’IFI. Cela signifie que les détenteurs de ces parts n’ont pas à les déclarer du tout dans le cadre de l’IFI, quel que soit le montant ou la durée de détention.
-Réduction fiscale en cas de donation ou de succession :
L’investissement en GFI permet de réduire les droits de donation et de succession. En effet, lorsqu’un associé transmet ses parts de groupement à ses héritiers ou bénéficiaires, seulement 25% de la valeur de ses actifs est soumise aux droits de transmission, et sans plafonnement.
Si les parts du GFI sont souscrites directement lors de la création du groupement ou lors d’une augmentation de capital (marché primaire), l’abattement peut être appliqué immédiatement, sans nécessité de détenir les parts pendant une durée minimum avant la transmission. Si les parts sont acquises sur le marché secondaire, il est nécessaire de les détenir pendant au moins deux ans avant de pouvoir bénéficier de l’abattement lors de leur transmission.
Pour bénéficier de tous ces avantages fiscaux, le groupement doit s’engager à appliquer un Plan Simple de Gestion (PSG) forestière pendant 30 ans. Ce plan vise à assurer une gestion durable de la forêt, comprenant des activités telles que la plantation, l’entretien, la protection et l’exploitation responsable des ressources forestières.
Avantages
Descriptions
Diversification du portefeuille
Les forêts ajoutent une classe d’actifs tangible et dissociée des marchés financiers traditionnels à un portefeuille d’investissement, offrant une protection en cas de crise économique ou financière.
Contribution environnementale
L’investissement encourage la gestion durable des forêts, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique par la séquestration du carbone.
Avantages fiscaux
Réduction d’impôt sur le revenu, exonération partielle ou totale de l’IFI, réduction des droits de donation et de succession, contribuant à une fiscalité allégée pour les investisseurs.
Protection contre l’inflation
Les forêts ont historiquement démontré une capacité à s’apprécier à un rythme supérieur à celui de l’inflation, protégeant ainsi la valeur du capital investi.
Actif refuge
En tant qu’actif physique, la forêt offre une stabilité en période de crise financière, son marché ne suit pas directement les fluctuations des bourses.
Rendement potentiel
Le bois reste une ressource demandée avec un potentiel de rentabilité stable à long terme.
Héritage à long terme
Les investissements forestiers peuvent être perçus comme un héritage durable, offrant des avantages environnementaux et financiers sur plusieurs générations.
III- Avertissements et risques
Comme tout investissement, les groupements forestiers sont sujets à des risques qu’il faut prendre en compte :
-Le capital n’est pas garanti : la valeur d’une forêt peut changer à tout moment, fluctuant en fonction de l’offre et de la demande sur les marchés. De plus, les forêts sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles et aux incendies. Ces événements peuvent potentiellement anéantir l’investissement et le capital investi, à moins que des assurances adéquates ne soient souscrites pour protéger cet actif.
– Irrégularité des revenus et des dividendes : le rendement d’un investissement forestier, qui provient notamment des loyers de chasse et des ventes de bois, peut être irrégulier. Surtout durant les premières années, quand le groupement forestier est encore en train de constituer son patrimoine, ou en cas d’activité réduite, les revenus générés ne sont pas assurés et peuvent être faibles. De plus, la valeur de l’actif forestier dépend de la croissance biologique des arbres et des fluctuations du marché. Si ces facteurs ne répondent pas aux attentes, les revenus du groupement peuvent en souffrir.
-Risque de liquidité : il est important de noter que la liquidité de cet investissement n’est pas garantie, ce qui signifie qu’il peut être difficile de vendre rapidement les parts si nécessaires.
– Blocage de parts : avant d’investir dans les groupements forestiers, il faut savoir qu’il s’agit d’un engagement à long terme. Les parts détenues peuvent être soumises à une contrainte de durée de conservation, pour bénéficier des avantages fiscaux occasionnés par l’investissement.
IV-Conclusion
Investir dans un groupement forestier d’investissement offre une opportunité pour diversifier son portefeuille d’investissement. En plus d’être un investissement stable et peu risqué, il permet de réduire sa fiscalité, tout en contribuant à la préservation de l’environnement, notamment des écosystèmes au sein des forêts et de lutter contre le réchauffement climatique. En ce période de déclaration d’impôts (en France), ce support est particulièrement intéressant. Cependant, il est important de connaître et de prendre en compte les risques liés à l’investissement lors des prises de décisions pour ne pas dévier de ses objectifs financiers à long terme.